The Last of Us Part II Remastered | La gaming analyst Andrea Rene aborde la force de l’immersion dans le jeu Naughty Dog

À l’occasion de la sortie de The Last of Us Part II Remastered sur PS5 en début d’année, la chaîne YouTube de PlayStation a publié une série de trois vidéos, les Game Nights. Chacune présente un nouvel invité analysant certains points spécifiques du deuxième jeu de la saga The Last of Us. Pour ce troisième et dernier épisode, la gaming analyst Andrea Rene revient sur l’immersion et du sens des détails dans le deuxième opus de la saga.

À sa sortie en janvier dernier, The Last of Us Part II Remastered est rapidement devenu le deuxième jeu le plus vendu en Europe sur PS5. Pour continuer d’en assurer la promotion, la PlayStation a publié une série de trois vidéos, les Game Nights, sur sa chaîne YouTube. Chacune est l’occasion de présenter plus en détails les thématiques de cette ultime version de ce second opus, dont la version originale est sortie il y a quatre ans.

Le premier épisode des Game Nights recevait le game director du jeu, Matthew Gallant. Il revenait sur l’accessibilité du jeu et sur son contenu inédit, dont le mode No Return. Dans le deuxième épisode, la thérapeute Shani Tran offrait une analyse psychologique et éthique des choix et des personnages de The Last of Us Part II. Pour ce dernier épisode, la gaming analyst Andrea Rene aborde les différents détails du jeu, et l’importance de sa narration dans l’immersion des joueurs.

Andrea Rene, une professionnelle du jeu vidéo aux multiples casquettes

Pour cette dernière session des Game Nights, présentée par les Anthony et James Deveney, la gaming analyst Andrea Rene prend la parole sur l’immersion du jeu The Last of Us Part II, et sur les émotions et actions des personnages, oscillant entre humanité profonde et immoralité.

En plus d’analyser les jeux, Rene est une créatrice de contenu qui endosse plusieurs casquettes. Elle anime son podcast, What’s good games, dans lequel elle reçoit des femmes ayant travaillé dans l’industrie vidéoludique. Elle exerce également en tant que productrice, journaliste, et a été animatrice d’émissions portant sur les jeux, ainsi que présentatrice de cérémonies récompensant des jeux vidéo, comme la Games for Change Awards 2023.

Andrea Rene, gaming analyst

Mais c’est en tant que gaming analyst qu’elle est reçue par PlayStation pour la promotion de la version remastérisée de The Last of Us Part II. Durant l’entretien, elle aborde notamment l’empathie que peuvent ressentir les joueurs autour des personnages de la licence.

The Last of Us, une empathie rare dans une œuvre vidéoludique

Cette partie comprend des spoils concernant The Last of Part I et Part II.

Peu de jeux vidéo sont capables de nous faire ressentir des émotions aussi puissantes, tout particulièrement en matière d’empathie envers les personnages. Nous arrivons à comprendre Joel, alors qu’en sauvant Ellie à la fin du premier épisode il condamne l’humanité à ne pas trouver de remède, répondant seulement à un besoin égoïste de vouloir revivre sa paternité par une fille de substitution.

Pourtant, malgré ces arguments qui feraient davantage passer Joel pour un antagoniste qu’un héros, nous sommes toujours attachés à lui. Plus encore, au début de The Last of Us Part II, en apprenant sa mort, certains joueurs ont pu ressentir une douleur aussi intense que s’ils avaient perdu un de leurs proches. Certains ont certainement ressenti de la colère également, voire de la haine, en traquant Abby pour venger Joel.

Abby The Last of Us Part II Joel mort golf
© Naughty Dog / Sony Interactive Entertainment

Ce sont ces différentes émotions que nous ressentons que nous jouons, en incarnant des personnages si complexes (et parfois aux décisions immorales, comme le seront parfois celles d’Ellie dans le deuxième opus) qui rendent la saga The Last of Us si particulière, et spécialement ce deuxième opus. C’est en tout cas ce que souligne Andrea Rene :

Je pense que cela prouve combien la narration est immersive et à quel point nous avons envie de continuer à jouer pour savoir ce qui arrivera aux personnages et où va aller l’histoire. Peu de jeux vidéo peuvent faire ressentir ça à leurs joueurs.

L’un des animateurs fait une remarque intéressante : l’histoire passe avant toute chose dans le jeu, même avant le gameplay, qui peut presque paraître rudimentaire face à la complexité de l’intrigue.

Par ailleurs, ce deuxième volet se démarque par sa dimension encore plus cinématographique, avec ses plans travaillés et ses dialogues réfléchis. Avec la version Remastered, et des graphismes encore plus réalistes, les joueurs pourraient presque se croire plongés dans un film. La gaming analyst rebondit sur ce point. À ses yeux, il est parfois difficile pour les joueurs de s’attacher à des personnages faits de pixels, alors que nous ressentons d’ordinaire plus d’émotions devant un film, face à des acteurs de chair et de sang.

Laura Bailey (Abby) et Patrick Fugit (Owen) lors d'une session de motion capture pour The Last of Us Part II.
La finesse de la motion capture, comme ici avec Laura Bailey (Abby) et Patrick Owen (Owen), contribue à la retranscription des émotions à l’écran. © Naughty Dog

Cependant, les mouvements des personnages des jeux de Naughty Dog, réalisés par motion capture, reprennent jusqu’aux plus minimes des expressions faciales et corporelles des acteurs. Cette minutie renforce l’immersion, alors plus viscérale. Même les détails les plus simples, comme le bruit de la neige crissant sous nos pas, ont été recréés. Ce genre d’attention pousse encore une fois l’immersion à son paroxysme, notamment lors de scène de pluie où l’on voit l’eau ruisseler sur les corps.

The Last of Us Part II - Abby
Lors de sa capture par les Séraphites, Abby doit survivre face à une pluie abondante, que l’on peut voir se refléter sur sa peau et ses vêtements. © Naughty Dog / SIE

Les relations entre les personnages de The Last of Us : la clé de la rejouabilité

Au-delà de l’immersion graphique, la gaming analyst explique que son envie de rejouer à TLOU2 tenait principalement à son histoire. Elle évoque plus spécifiquement les relations qu’entretiennent les personnages au cours du jeu :

C’est l’emblème de cette franchise et de comment ses personnages se rejoignent. On finit par s’attacher à des personnages que l’on pensait peut-être méchants. Parfois, un personnage que l’on pensait être le héros finit par ne pas avoir d’aussi bonnes intentions que l’on pensait qu’il aurait. C’est ce qui prouve que ce jeu vidéo a une narration incroyable. 

En percevant les émotions de ces personnages et leur relation entre eux, on peut comprendre les réactions des autres personnages. En tant que joueur, nous nous posons alors une question centrale vis-à-vis d’eux : font-ils le bon choix ? Leurs décisions sont-elles justes, nécessaires ? Ces interrogations nous placeraient presque au centre de l’intrigue. On se prend à s’imaginer en tant que survivants au sein de ce monde post-apocalyptique. Voilà qui prouve à nouveau le degré d’immersion des jeux The Last of Us.

The Last of Us Part II Remastered
Joel fait-il le bon choix de sauver Ellie, tout en sachant pertinemment qu’il condamne l’humanité ? © Naughty Dog / SIE

Pour la gaming analyst, qui joue à certaines partie en fin d’interview, les deux opus de la saga The Last of Us sont accessibles à tous les joueurs, même débutants. Elle les qualifie de « jeux obligatoirement recommandables à n’importe quel fan de jeux vidéo ». Pour elle, ils « traverseront toujours le temps, comme de parfaites œuvres d’art interactives, qui doivent être expérimentées par quiconque aime les jeux vidéo ».

Nous pouvons alors nous demander si ce sens du détail et de la narration sera encore plus abouti au sein d’un potentiel troisième épisode. Une chose est sûre, l’attente sera grande pour “The Last of Us 3”. Et vous, qu’avez-vous ressenti la première fois que vous avez joué aux jeux de la licence ? Partagez-nous votre expérience en commentaire ou en nous rejoignant sur nos réseaux sociaux : YouTubeX (Twitter)Facebook, Instagram et Discord.

Bonne journée sur Naughty Dog Mag’ !