The Last of Us HBO | Comment le tournage de la saison 1 a-t-il profité à l’économie du Canada ?

Réputé pour ses avantages fiscaux et tarifaires, le Canada est la terre d’accueil de nombreux tournages pour le cinéma et la télévision. C’est pourquoi la série The Last of Us (HBO) a été tournée là-bas, dans la province d’Alberta. Découvrez comment elle a ainsi profité à l’économie du pays. 

Comme la très grande majorité des œuvres post-apocalyptiques, The Last of Us prend place aux États-Unis. Plus encore, elle rejoue l’un des mythes fondateurs du pays, à savoir la conquête de l’Ouest. Pour autant, le décor qui a accueilli les caméras de HBO pour adapter le premier jeu de la licence n’est pas états-unien… mais canadien !

Le fait est que, depuis des années, le Canada encourage l’industrie cinématographique et télévisuelle à tourner sur ses terres. Pour ce faire, le pays a mis en place divers avantages fiscaux, un accompagnement complet des équipes jusqu’à la post-production et nombre d’autres services visant à motiver les investissements.

Il n’en a pas fallu plus pour que les équipes de HBO transposent les États-Unis dévastés de The Last of Us dans le Canada rustique de la province d’Alberta. Mais cela a-t-il véritablement eu des répercussions financières pour le pays?

Pour le savoir, la Motion Picture Association (MPA) du Canada a commissionné le très réputé Oxford Economics. Celui-ci avait pour mission d’évaluer l’impact économique de la production de la série The Last of Us dans le pays et, plus spécifiquement, en Alberta. L’organisme indépendant a publié son rapport fin novembre. Le document repose sur des observations effectuées tout le long du tournage de la saison 1, de juillet 2021 à juin 2022.

Une production gratifiante pour le Canada

Le budget total de la série The Last of Us n’a jamais été dévoilé publiquement. Toutefois, nous savons désormais, grâce au rapport, que la production au Canada a coûté 141 millions de dollars canadiens (CAD). Mais, plus qu’un coût pour HBO, cela a engendré une croissance de l’activité en Alberta. L’Oxford Economics l’explique de la façon suivante :

Lorsqu’une série télévisée est tournée sur place, elle génère des emplois, des revenus et le développement d’infrastructures connexes. Les productions physiques donnent un coup de pouce immédiat à l’économie locale, favorisant la création d’emplois et l’innovation dans d’autres secteurs tout au long de la chaîne d’approvisionnement de la production.

Effectivement, le tournage de The Last of Us a permis d’engranger des rentrées d’argent, d’engager de nouveaux effectifs et de réinvestir les gains dans les activités locales. Voici le résumé, en quelques chiffres :

• 141 millions CAD dépensés au total (71 millions en salaires et 70 autres pour les fournisseurs de biens et services locaux)
• 182 millions CAD de contribution au PIB de l’Alberta
• 1 490 emplois à temps plein soutenu par le tournage en Alberta
• 1 000 entreprises sollicitées à travers l’Alberta, dont 80% étant établies à Calgary et Edmonton

Gardons bien en tête que ces 141 millions ne représentent qu’une partie du budget global de la série. Du point de vue canadien, pour comprendre comment ils ont permis une contribution totale de 182 millions, il faut visualiser une réaction en chaîne des investissements.

Ainsi, la somme directement dépensée par HBO a généré un croissance de l’activité. En ce sens, les entreprises employées par la production ont augmenté leurs effectifs, payé de nouvelles taxes et investi autour d’elles. Cela représente un impact direct notable. En conséquence, les membres de la production ainsi que les employés desdites entreprises ont davantage fait vivre l’économie locale.

Ce faisant, on arrive à une contribution globale de 182 millions CAD. En somme, l’Oxford Economics estime que pour chaque million résultant de la production de la série, 1,6 millions CAD supplémentaire a été généré à travers toute l’Alberta.

Comment le budget de la production s’est-il réparti ?

Les postes de dépenses en matière de production télévisuelle sont relativement variés. Mais la particularité pour cette saison 1 est que le premier poste de dépense a été la santé. Celle-ci a occasionné plus de 20 millions de dollars canadiens investis. La raison n’est autre que le contexte de tournage, qui a eu lieu en plein crise sanitaire mondiale.

Juste après, arrivent les dépenses directement liées à la production (installation des équipes, conception et montage des décors, etc.). HBO y a consacré plus de 15 millions CAD. On peut cependant ajouter 4 millions pour des dépenses annexes en matériel.

Les démarches administratives, quant à elles, ont coûté 3,2 millions CAD. Les 27,8 millions CAD restant se répartissent entre l’hébergement des équipes, la location, l’alimentation ou encore les services de construction.

À quel point The Last of Us (HBO) a créé de l’emploi en Alberta ?

Les données rapportent que la saison 1 de The Last of Us aurait requis 1 490 employés à temps plein. Plus précisément 840 d’entre eux, soit 56%, auraient été engagés directement pour la production de la série. En complément, 390 personnes (26%) ont été sollicités tout au long de la chaîne d’approvisionnement pour divers services. Enfin, les 17% restant, soit 260 emplois, correspondent aux divers fournisseurs locaux.

De ce fait, pour 100 personnes engagées par la production, 78 postes à temps plein supplémentaires en résultaient à travers la province. En outre, la production de la première saison a largement profité à l’emploi local en Alberta.

Un impact sur le long terme

Le rapport du Oxford Economics rappelle que la série The Last of Us « la plus grande production audiovisuelle de l’histoire de l’Alberta et de l’une des plus importantes jamais tournées au Canada ». L’investissement a d’ores et déjà été payant pour le pays compte tenu des chiffres évoqués.

Mais, l’impact décrit ne devrait pas s’arrêter là. De fait, le rapport souligne, à juste titre, qu’avec le succès critique de la série, l’économie canadienne devrait continuer d’en profiter :

Le ciné-tourisme suit souvent la production de films et de séries télévisées à succès, encourageant les spectateurs à visiter les sites et les lieux mentionnés tout au long de l’œuvre.

À ce titre, l’effet pourrait être d’autant plus durable que HBO a essentiellement tourné dans des décors naturels pour la série The Last of Us. Dès lors, les lieux aperçus dans cette première saison existent réellement.

Certes, les façades des commerces et autres habitations de villes comme Calgary ou Edmonton ont été habillées pour donner vie aux répliques des décors du jeu. Néanmoins, il est possible de se rendre concrètement du place et de faire la comparaison entre le réel et la fiction.

Enfin, la série n’en est qu’à sa première saison. Une deuxième est déjà en route. D’ailleurs, sa pré-production arrive bientôt à son terme pour un début de tournage attendu en février prochain. Là encore, la production devrait s’étendre sur une année, pour une sortie de la saison 2 en 2025.

Les équipes de HBO retourneront donc bientôt au Canada. Cependant, les décors vont changer. De fait, cette nouvelle saison suit les événements non plus du premier jeu The Last of Us mais de sa suite, The Last of Us Part II. Or, celui-ci ne se déroule pas exactement au même endroit.

Dès lors, la production prendra ses quartiers en dehors de l’Alberta. Nous savons déjà que la Colombie-Britannique accueillera une partie du tournage, notamment à Vancouver.

En ce sens, l’impact économique de la série The Last of Us au Canada va se prolonger encore quelques temps. Qui plus est, les showrunners anticipent déjà une troisième saison. En outre, compte tenu du succès de la saison 1, l’enveloppe pour les suivantes pourraient largement grossir.

Nous ne manquerons pas de vous informer tout au long de la production de la nouvelle saison. Alors, pour ne rien manquer de l’actualité de la série The Last of Us, suivez-nous sur Youtube, X (Twitter), Threads, Instagram, Facebook, Bluesky et Discord.