The Last of Us HBO | La série est acclamée part la critique internationale

La série The Last of Us arrive enfin sur nos écrans. À quelques jours de sa diffusion, faisons le tour d’horizon de la critique.

C’est le grand jour ! La diffusion de la série The Last of Us démarre officiellement ce soir, aux États-Unis et dans les pays où HBO et HBO sont disponibles. Les autres régions où est elle rendue accessible via des diffuseurs partenaires devrai attendre jusqu’à demain. Ainsi, en France, nous pourrons la voir ce lundi 16 janvier sur Prime Video.

Pour savoir où regarder la série si HBO n’est pas disponible chez vous, consultez notre guide. Et si vous hésitez encore à la regarder, les critiques qui suivent devraient vous aider à faire votre choix.

Nous avons lu et vu des dizaines d’entre elles. En résulte une synthèse qui met en lumière les aspects brillants de la série, tout en soulignant là où le bas blesse. Alors, est-elle à la hauteur de sa moyenne de 84/100 chez MetaCritic (36 critiques) et de 98% chez Rotten Tomatoes (82 critiques) ?

Le jeu The Last of Us, une source d’exception

Craig Mazin, le shorwrunner de la série, estime que le scénario du jeu The Last of Us (2013) est le meilleur jamais écrit dans le domaine vidéoludique. Et ce n’est visiblement pas la critique qui va le contredire.

Il y a bien eu un petit tacle envers l’industrie de la part de John Nugent pour Empire, reconnaissant une « écriture inhabituellement décente » pour un jeu vidéo. Le magazine britannique considère que le scénario de The Last of Us est « parfait ».

Et ce n’est clairement pas le seul. Consequence TV, qui a récemment interviewé les co-créateurs de la série, rappelle combien l’écriture en matière de jeu vidéo, notamment chez les blockbusters de l’industrie, s’est affinée depuis quelques années. Et, aux yeux de Clint Worthington, auteur de la critique de la série pour le site, le jeu « The Last of Us est peut-être l’exemple le plus éclatant de cette forme particulière de narration vidéoludique ».

Artwork The Last of Us Part I. À droite, les portraits d'Ellie et Joel cohabitent avec des visages d'infectés qui occupent la moitié gauche de l'image.
Illustration de The Last of Us Part I réalisée par Jake Kontou pour la couverture de Lock·On #5.

Mais alors, « pourquoi adapter un jeu quand celui-ci est déjà une réussite ? », demande Verne Gay (qui attribue à la série la note de 2,5/4 dans Newsday).

Une série très (trop ?) fidèle au jeu…

Depuis le début, la série The Last of Us a été annoncée comme une création particulièrement fidèle au matériau d’origine. Pour le coup, cela ne semble pas être un euphémisme. Consequence parle d’une « reconstitution presque exhaustive du célèbre jeu vidéo ».

Même les bandes-annonces laissent deviner des dialogues et des scènes reprises telle quelles du jeu. Écrivant pour Slant Magazine, Pat Brown que copie est « beaucoup trop proche » du matériau d’origine — ce qui explique en partie les notes qu’il a attribué sur le site (2/5) et sur Metacritic (50/100), où il donne la pire note jusqu’à présent recensée pour la série.

Clint Worthington lui-même se rallie à ce point de vue. Plutôt, il prévient qu’une partie des fans risque d’avoir le sentiment de revoir la même chose dans l’ensemble. Dans ce cas, « regarder un let’s play est aussi bien » selon lui.

Plan, de nuit, sur deux immeubles côte à côte de Boston en sale état dans la série The Last of Us. Celui de droite est penché sur la gauche, n'étant retenu que par la stabilité de son voisin.
Les immeubles effondrés de Boston, iconiques dans le jeu The Last of Us, ont été reproduits dans la série.

Cependant, il y a un point où il serait malvenu de critiquer une trop grande ressemblance. Ce point, c’est l’aspect visuel. Or, selon Marco Massimiani dans Madmass Magazine, l’univers initialement pensé par Neil Druckmann et Bruce Straley, est « fidèle reproduit à l’écran grâce à des décors à couper le souffle et une superbe scénographie », citant ainsi le travail de John Paino et de Paul Healy, entre autres.

… pensée tant pour les fans que les néophytes

Cette extrême fidélité soulignée par la critique répond à une question que nombre de sérivores se posent : la série est-elle accessible aux personnes qui ne connaissent rien à la licence ? Étant donné qu’elle reprend la trame du premier jeu, le nouveau public ne sera clairement pas perdu.

Très simplement, Nick Shager signale, dans The Daily Beast, que la série The Last of Us a été « conçue pour satisfaire aussi bien les fans que les néophytes ». Cela dit, de nombreux clins d’œil parleront plus directement aux personnes familières de la licence.

Portrait de groupe réunissant plusieurs comédiens et comédiennes des jeux et de la série The Last of Us, ainsi que le créateur de la licence, Neil Druckmann. Tous posent dans un décor post-apocalyptique très soigné et glamour, avec un éclairage sombre et bleuté, mêlé à des teintes orangées. Réunis ici pour l'avant-première de la série, tout ce beau monde est élégamment vêtu.
Laura Bailey, Troy Baker, Merle Dandridge, Neil Druckmann et Ashley Johnson à l’avant-première de la série The Last of Us, le 9 janvier 2023.

À ce propos, Massimiani pense par exemple à un « caméo larmoyant de la Ellie originale ». Nous vous en parlions, Ashley Johnson, qui joue Ellie dans les jeux The Last of Us, fait une apparition dans la série. C’est d’ailleurs aussi le cas de Troy Baker, le Joel originel, qui reprend un rôle connu mais secondaire.

Les fans pourront également tendre l’oreille pour reconnaître une OST concoctée par Gustavo Santaolalla, le compositeur des jeux lui-même. Justement, certaines critiques l’ont bien remarqué.

C’est le cas de Otros Cines, qui applaudit la bande son, ou encore de Exclaim!, pour qui la touche de Gustavo « accompagne parfaitement la série ».

Portrait de gustavo Santaolalla et de Neil Druckmann, bras dessus, bras dessous. La photo a été prise à l'avant-première de la série The Last of Us, le 9 janvier 2023. Les deux hommes sont, en conséquence, habillés d'élégants costume. Ils sourient, visiblement contents de se retrouver. On remarque la main de Gustavo posée sur l'épaule de Neil, tandis que celui-ci pointe du doigt Gustavo, comme pour dire « regardez qui est là ! ».
Gustavo Santaolalla et Neil Druckmann à l’avant-première de la série The Last of Us, le 9 janvier 2023.

Une série qui brille dans ses séquences inédites

Bien que la série soit annoncée comme un produit presque trop fidèle au jeu de 2013, elle comporte aussi son lot de nouveautés. Justement, à en croire Consequence, elle « prend vie lorsqu’elle sort des sentiers battus ».

D’ailleurs, Worthington trouve que c’est dans les moments où la série s’éloigne le plus du jeu qu’elle « brille le plus ». De la même façon, on peut lire sur Empire que la série s’en sort le mieux « quand elle s’écarte du plan original ».

En ce sens, Vanity Fair rappelle bien que la série présente une « double structure ». D’un côté, nous avons le périple d’Ellie et Joel ; de l’autre, un approfondissement considérable du lore. Comme d’autres, Shannon Grixit confie, pour le site australien Press Start, que ce sont les histoires parallèles qui « [l]‘ont captivée le plus ».

Un épisode revient systématique quand il s’agit d’évoquer les petites histoires qui brillent à côté de la grande. Il s’agit du troisième, centré sur la relation entre Bill et Frank. Newsday le considère tout bonnement comme « le meilleure des premiers épisodes » pour cette saison 1.

Nick Offerman sera Bill dans la série The Last of Us (HBO)
Nick Offerman est Bill dans la série The Last of Us (HBO).

La place de l’horreur dans la série et le jeu

Évidemment, qui dit simili zombies, dit horreur. Et, sur ce point les critiques divergent sacrément. Press Start semble particulièrement bien résumer la situation :

Bien que les infectés ne jouent pas un rôle important dans cette série, en dehors des moments clés évidents, ils sont, pour la plupart, extrêmement crédibles et tout aussi menaçants que dans les jeux.

Madmass Magazine explique que la série a été « vidé[e] de sa composante horrifique pour raconter le drame humain de Joel et Ellie ». Empire abonde en ce sens. Nugent, le journaliste, explique que « l’accent est constamment mis sur les personnages ».

Sur ce point, ils ont la dent dure chez Slant Magazine. Pat Brown estime que la production déploie « peu d’efforts pour effrayer réellement le spectateur ». Le résultat serait une série sans gore, où la tension serait bien moins oppressante.

En découle une histoire de monstres voraces plutôt édentés.

Extrait de la série The Last of Us. Un colosse grimpe sur le sol, comme s'il sortait de terre, dans un environnement en flamme.
La bande-annonce de la série The Last of Us a révélé un colosse de taille.

Pour autant, les confrontations avec les infectés sont plutôt appréciées par la critique. Newsday admet que les infectés et autres éléments horrifiques sont réussis.

Plus nuancé, l’avis chez Consequence reconnaît une certaine inventivité dans ces rencontre. D’ailleurs, les claqueurs seraient « aussi effrayants que dans les jeux ». Cependant, l’auteur, Clint Worthington, regrette que la mise en scène « succombe fréquemment à une sorte de surenchère kitsch ».

Mais, tout comme Madmass et Empire, Newsday considère que « The Last of Us ne porte pas véritablement sur les zombies, mais sur les vivants ». On est ici à l’opposé de Slant, pour qui cette adaptation fait comme si la dimension horrifique était moins importante que les autres thèmes essentiels de la licence.

Quelle comparaison avec les fictions post-apocalyptiques ?

Newsday pointe un aspect évident : quand on parle de série post-apocalyptique avec des créatures mangeuses d’hommes, il y a des références qu’on ne peut éviter. Et si Verne Gay reconnait des points de comparaison inévitables avec The Walkging Dead et les fictions de zombies, la ressemblance s’arrête au contexte général selon lui.

Dans le même temps, Barry Hertz, qui écrit pour le site canadien The Globe and Mail, ne se prive pas d’une comparaison élogieuse.

Les 20 premières minutes de The Last of Us rivalisent avec le remake de Dawn of the Dead de Zack Snyder, pour offrir un carnage pré-apocalyptique des plus saisissants et viscéraux.

Analyse Trailer The Last Of Us HBO
La séquence à Austin de la série The Last of Us (HBO) devrait rappeler des souvenirs aux fans du jeu.

Dans un genre post-apo un peu différent, Ben Travers compare la série à The Leftovers dans IndieWire. S’il souligne que la série The Last of Us n’est « pas aussi sauvage », elle se montre « aussi émouvante, ambitieuses et exigeante ».

Un casting plus que convaincant

Rolling Stones estime « la série est un triomphe en matière de casting ». Et comme beaucoup d’autre, le constat est sans appel face à la performance de Pedro Pascal et Bella Ramsey (Joel et Ellie). D’un côté, on devrait retrouver la dureté qui cache la sensibilité de l’homme. De l’autre, l’innoncence et la légèreté accompagne le poids émotionnel que porte l’adolescente.

Série The Last of Us - Joël et Ellie
Joel et Ellie (Pedro Pascal et Bella Ramsey) ont trouvé un refuge dans la série The Last of Us.

Il faut dire que, comme le note Nick Schager (qui a donné un 100/100 Metacritic à la série pour The Daily Beast), le lien que noue ce duo est le cœur de l’histoire, que ce soit dans le jeu ou l’adaptation de HBO. Pour lui, « Pascal et Ramsey partagent une alchimie qui fait progresser leur relation de l’hostilité au respect puis à l’affection ».

Chez Madmass, le ton est plus mitigé. Pour Marco Massimiani, ce lien entre Joel et Ellie tend à « se développer de manière assez irrégulière », jusqu’à un moment pivot dans le dernier tiers de la série. Cela dit, cet argument est probablement moins imputable à la prestation des comédiens qu’à l’écriture en elle-même de l’adaptation.

Ils semblent avoir endossé leur rôle respectif comme il se doit. C’est ce que conclut Press Start.  Les deux comédiens auraient réussi à « s’approprier ces personnages », tout en préservant leur personnalité.

Double portrait de Joel et Ellie pour un artwork officiel de The Last of Us (2013).
Artwork du premier The Last of Us (2013).

En ce sens, Vanity Fair se doute que les fans penseront à la performance du cast original, mais qu’il serait tout de même « difficile de contester le travail de Pascal et Ramsey ».

Cela dit, les personnages secondaires ne sont pas en reste. Indie Wire applaudit par exemple la performance de Nick Offerman et Murray Bartlett, qui jouent Bill et Frank. Le magazine italien Madmass célèbre plutôt les rôles féminins qui entourent Pedro Pascal, soit Bella Ramsey, mais aussi Anna Torv, qui incarne Tess.

Plan sur Joel et Tess, incarnés par Pedro Pascal et Anna Torv dans la série The Last of Us. Ils semblent attendrent à l'intérieur d'un bâtiment. Joel a un fusil dans les mains.
Pedro Pascal et Anna Torv sont Joel et Tess dans la série The Last of Us (HBO).

L’adaptation ultime d’un jeu vidéo ?

Vous vous en doutez, Consequence ne sont pas les seuls à comparer la série à un let’s play. D’une autre façon, Madmass souligne plutôt les « compromis » faits par la production. À cause d’eux, la série perdrait en profondeur et en complexité par rapport au jeu.

Dans Exclaim!, Andrez Guzman évoque le fait que les adaptations de jeu vidéo seraient « maudites ». Conscients qu’elles sont souvent raillées, Neil Druckmann et Craig Mazin eux-mêmes souhaitent rompre le sort.

Pour Guzman, qui a donné un 9/10 à la série, le pari semble avoir été tenu. Et ce n’est pas le seul à la penser. Chez Empire, on estime que la série peut être pris comme « un modèle pour savoir comment adapter un jeu vidéo ». Pour autant, The Daily Beast doute qu’« aucune future adaptation ne sera aussi bonne » que The Last of Us.

De même, on ne tarit pas d’éloges chez Vanity Fair. La série y est tout bonnement présentée comme « l’une des meilleures adaptations de jeu vidéo jamais réalisées ». Sans être une révolution, elle serait tout de même « une bonne série qui s’élève légèrement au-dessus de ses pairs ».

Chez Indie Wire aussi, on ne voit pas d’adaptation plus réussie que cette version de The Last of Us. Plus simplement, Empire conclut que, la série est « tout comme le jeu, un chef-d’œuvre ».

Dans l’ensemble, la série The Last of Us est largement saluée par la critique. Il nous donc tarde de découvrir la série dès le 16 janvier en France. Et vous, serez-vous au rendez-vous ?

En attendant, consultez notre guide pour découvrir tous les personnages importants. Et pour en savoir plus sur la série, nous vous avez préparé un récapitulatif. On brûle d’impatience de découvrir cette adaptation avec vous 🐾