The Last of Us HBO : Origine de la série, exigence du scénario et retour potentiel des spores dans la saison 2 : Craig Mazin répond aux questions des fans

Craig Mazin, le producteur de la série The Last of Us, produite par HBO, a répondu à plusieurs interrogations des fans dans un article du Washington Post. Entre réponses sur la préproduction et sur les réactions du public, le cocréateur de la série se penche sur une possible arrivée des spores du champignon à l’origine de l’épidémie, dans la saison 2…

Une série d’abord destinée à être un film :

Dans un article datant du 20 janvier, le producteur et cocréateur de la série The Last of Us, Craig Mazin, s’est confié au journal du Washington Post sur la production de sa nouvelle création. La série, devenue depuis sa sortie la plus populaire dans le monde au mois de janvier, a été présentée au producteur dès 2018 par Sony Playstation, dans une liste de titres qui pourraient être adaptés sur le petit ou le grand écran. A l’origine, Sony pensait à l’adaptation du célèbre jeu de Naughty Dog en film, sous la réalisation de Sam Raimi : Mazin a été très déçu, pensant que le média de base était plus adapté à la forme d’une série que celle d’un long-métrage. Le film ne verra jamais le jour pour des différents artistiques, et Mazin se réussit pas à rencontrer Neil Druckmann, le scénariste et réalisateur des deux jeux de la saga.

C’est grâce à Shannon Woodward, l’actrice qui incarne Dina dans le second opus, et qui a joué dans la série Westworld, produite par HBO, que les deux hommes réussissent à se rencontrer en 2019, et à discuter d’une potentielle adaptation du jeu en série. La naissance du projet est alors en route, peu après la sortie du second opus, et les deux réalisateurs ont une forte connexion qui leur permet de proposer un projet concret à HBO, qui est rassuré par les performances de Mazin avec sa série à succès Tchernobyl.

« Une semaine plus tard, nous avons pitché [la série] à HBO et c’est tout. Nous sommes allés à la vitesse de la lumière depuis lors. »

Une exigence du scénario :

Les deux scénaristes savent qu’ils doivent s’attaquer à un enjeu de taille : adapter le premier opus de la saga, dans une série de 9 épisodes. Mazin ne veut pas dépasser ce chiffre, qui pourrait « trop exiger du public » et faire perdre des spectateurs en cours de route. Le producteur décide aussi de changer la temporalité de la série : la pandémie se déroule en 2013 dans le jeu, car il s’agit de l’année de sa sortie. Dans la série, la pandémie se déroule en 2003, et la rencontre entre Joel et Ellie se déroule 20 ans plus tard, en 2023, pour correspondre à notre temporalité actuelle en tant que spectateurs.
Ce changement se fait remarquer par des avancées technologiques qui n’étaient pas présentes dans le jeu, les personnages de la série n’utilisent par exemple pas de smartphones. La série peut aussi introduire des scènes qui n’étaient pas présentes dans le jeu, comme des flashbacks, ou des « fins alternatives », comme pour les personnages de Bill et Frank dans l’épisode 3.

Une direction des acteurs en décalage avec le jeu :

Pour l’adaptation du personnage de Joel, Craig Mazin a demandé à l’acteur Pedro Pascal de ne pas jouer aux jeux, afin qu’il puisse donner sa propre interprétation du personnage, et ne pas prendre des traits du jeu d’acteur du comédien de Joel dans le jeu, Troy Baker.
Bella Ramsey, qui incarne Ellie dans la série, a eu le droit au même traitement de la part du producteur : elle n’a pas eu le droit de jouer aux jeux lors de son audition, mais avoue avoir regardé quelques let’s play pour s’imprégner du personnage, tout en sachant qu’il faudrait donner une interprétation personnelle.

Et cette touche personnelle se ressent : Ellie est parfois plus insolente que dans le jeu, mais est aussi plus craintive et plus émerveillée de découvrir le monde qui l’entoure, et qu’elle n’a jamais connu. Pour Joel, Pedro Pascal lui donne une image plus taciturne, et plus bourrue, mais qui semble plus coller à l’âge du personnage. Nous pouvons comprendre plus clairement la naissance de leur relation, qui n’était qu’abordée par le biais des cutscenes dans le jeu. On observe vraiment une attention particulière dans les dialogues de la série, qui donnaient de nombreux détails dans les phases d’exploration du jeu.

Une réception critique parfois difficile pour les fans à l’annonce de la série :

La saga The Last of Us comporte une grande communauté de fans, qui se sont inquiétés de la qualité d’adaptation du jeu avant même la sortie de la série. Certains fans ont critiqué les annonces dithyrambiques de Neil Druckmann, qui annonçait dans un article du New Yorker que la série était « la meilleure adaptation de jeux vidéo, la plus authentique », avant même sa sortie sur les écrans. Il aurait dit que sa série « cassait la malédiction des mauvaises adaptations de jeux vidéo à l’écran », en ne mentionnant pas les dernières séries animées à succès Arcane et Cyberpunk : Edgerunners.

Un retour des spores dans la saison 2 de la série ?

Dans cette première saison, les spores des champignons du cordyceps, à l’origine de la transformation des humains en infectés, ont été remplacés par des tendrils. Ces longs tentacules sortant de la bouche des infectés permettent une transmission du champignon par morsure, et non plus par inhalation par les spores comme dans les jeux. La raison principale du retrait des spores est pour une raison technique : les acteurs ne pouvaient pas porter tout le temps des masques à gaz dans la série, qui auraient caché leurs visages.

Le producteur indique dans l’interview qu’un retour de ses spores serait possible : les scénaristes ne cachent pas leur potentielle existence dans la prochaine saison, pour présenter un autre mode de transmission que par la morsure. L’idée des tendrils viendrait d’une discussion avec un mycologue (expert des champignons) durant la phase de préproduction : l’équipe technique a pris connaissance du mycélium, des filaments fins qui permettent aux champignons de se déplacer, et d’infecter un hôte dans le cadre du cordyceps.

Cette idée d’un nouveau mode de transmission a séduit l’équipe, qui a décidé de le garder pour cette première saisonson approche plus « scientifique », mais aussi car elle permet de montrer plus fortement ce sentiment d’invasion et de menace. La réalisatrice de l’épisode 6, Jasmila Žbanić, a envoyé des photos de piqures de méduses, qui auraient servis de source d’inspiration pour la création des tendrils.
A voir si d’autres détails et clins d’œil à la saga seront rajoutés dans la prochaine saison de la série…

A très bientôt sur Naughty Dog Mag’ !

[SOURCE]