The Last of Us HBO | Les secrets de la création des infectés
Il y a quelques semaines, l’équipe de tournage de la série The Last of Us (HBO) présentait la manière dont avaient été réalisés les infectés. De la conception aux effets visuels, retour sur un tournage horrifique.
La notoriété de la série The Last of Us vient de sa narration, certes, mais pas seulement. Ainsi, les iconiques infectés par Cordyceps ont pu effrayer une nouvelle audience ! Leur implémentation dans la série a été un travail titanesque, et a mobilisé maquilleurs, costumiers, acteurs de motion capture, doubleurs, VFX artists, etc. Aujourd’hui, revenons sur le processus créatif qui a permis de donner vie à ces monstres !
Le Cordyceps comme en vrai
Le Cordyceps est un genre de champignons qui existe réellement, mais qui n’infecte pas l’homme. C’est lui qui sévit dans le monde de The Last of Us. Ce choix n’est pas anodin, et reflète de la part des créateurs de la licence, la volonté d’ancrer cet univers dans un certain réalisme. Craig Mazin, cocréateur de la série, explique :
La vision scientifique que la série présente est absolument basée sur la réalité. Ce champignon est réel, et s’il pouvait infecter les humains, ce serait comme ça.
Neil Druckmann, cocréateur de la licence et de la série, précise que les infectés sont, par nature, terrifiants. D’après lui, cette dimension horrifique vient de leur moteur, qui est d’infecter les êtres humains sains. La direction prise lors de l’écriture de la série a donc été à l’inverse de cette horreur. C’est la beauté du développement fongique qui a été explorée en priorité. Cette dimension humaine, pour Neil, rend les infectés encore plus terrifiants.
Craig indique que l’un des changements majeurs qui a été fait vis-à-vis des infectés concerne le mode de transmission du Cordyceps. Pour cela, les deux hommes se sont penchés sur le « mycélium », qui est défini comme un « appareil végétatif filamenteux élaboré par de nombreux champignons ».
L’idée était alors de considérer que ce mycélium se développait à l’intérieur des infectés, jusqu’à ressortir par leur bouche. « Le cauchemar d’être infecté par quelqu’un faisant quelque chose d’aussi humain et beau qu’un baiser nous a semblé horrifiant » conclut alors Craig.
Les yeux morts
Mauricio Conrado est un fan de The Last of Us, mais pas seulement. Il est également un infecté du Cordyceps… dans la série évidemment ! Il fait ainsi partie des individus recrutés pour incarner l’un de ces monstres, un coureur (infecté de stade 1) en l’occurrence. Les consignes qu’il a eu pour son rôle ont été les suivantes.
N’oublie pas que tu ne ressens aucune douleur. Tu n’as peur de rien. Donc les yeux morts.
Il souligne notamment le souci du détail porté aux environnements, avec les mêmes flyers et affiches que dans le jeu. Il estime qu’« en tant que fan, ça a été fou d’être ici, vraiment ».
Remember dead eyes and have fun. #TheLastofUs pic.twitter.com/sFngMY8Iy8
— Max (@StreamOnMax) April 23, 2023
Des costumes uniques et réalistes
Pour faire apparaître les infectés dans la série, il a été nécessaire de travailler leur construction dans la réalité. Ainsi, la volonté a été d’élaborer des costumes aussi réalistes que possible. L’objectif n’était pas de créer de simples monstres, mais bien de les rendre crédibles.
Pour cela, un travail sur la captation des couleurs et des motifs saturés et vibrants a été nécessaire. Les excroissances ont également été développées, de manière fractale. Beaucoup de bustes et de références ont été utilisés, pour permettre la pleine captation de la nature des champignons.
Dès lors, les costumes étaient peints, et des champignons collés dessus. Des entailles ont également été faites, afin de laisser passer ces derniers. Dans la série, chaque infecté est unique, et a bénéficié d’une conception qui lui est propre.
Les costumes devaient être suffisamment résistants, pour tenir malgré les mouvements brusques des acteurs. Durant le tournage des séquences, les maquilleurs et les costumiers restaient assis à se ronger les ongles, de peur de voir leur travail s’effondrer !
Ces infectés étaient si criants de réalisme que même les acteurs étaient effrayés en les voyant ! Bella Ramsey, qui incarne Ellie, confie que « les prothèses étaient si bien faites que les claqueurs semblaient vraiment réels ». Anna Torv, qui joue Tess, explique quant à elle : « non, je ne voulais pas les regarder. Je ne voulais pas avoir ça dans ma tête pour rentrer à la maison et dormir ».
Barrie Gower, un maquilleur de renom
Le réalisme de ces infectés tient notamment au travail d’un homme. Il s’agit de Barrie Gower, maquilleur et concepteur de prothèses, ayant déjà œuvré sur plusieurs séries très célèbres. Nous pouvons notamment citer Stranger Things (Netflix), The Witcher (Netflix), Game of Thrones (HBO) ou encore Chernobyl (HBO). Cette dernière série avait été créée par Craig Mazin, attestant d’une certaine confiance de sa part en Barrie pour donner vie aux infectés.
Les mouvements des infectés
Ce qui rend les infectés si effrayants, ce n’est pas que leur apparence, mais aussi leurs mouvements. Terry Notary, coach en mouvements, explique qu’il ne s’agissait pas pour les acteurs de jouer, mais bien d’être un personnage. L’idée était de véritablement rendre la nature effrayante.
Alex Wang (superviseur VFX), Blaine Lougheed (second superviseur VFX), et Sean Nowlan (producteur VFX) reviennent également sur leur expérience dans la captation de ces mouvements. Plus précisément, ils se concentrent sur la fin de l’épisode 5, lorsqu’une horde d’infectés se déferle sur Kansas City.
Ainsi, des sessions de motion capture ont été organisées pour cette scène. Des cascadeurs ont enfilé des combinaisons grises couvertes de capteurs, dont le moindre mouvement était enregistré par caméra. De ce fait, il était possible de travailler en post production sur l’animation d’infectés grâce à des effets spéciaux. Sauter, courir, ramper hors de trous, attaquer quelqu’un en plein vol, ou jouer avec lui au sol ont été autant de comportements venus enrichir la bibliothèque d’animations de l’équipe.
Les interprètes des claqueurs étaient exceptionnels. Travailler avec Terry était incroyable.
Pour la fillette infectée qui entre dans la voiture dans laquelle s’est réfugiée Ellie, l’animation a été intégralement digitalisée. Les mouvements enfantins de l’actrice qui l’interprète ont été captés, puis retranscrits avec effets spéciaux, sur ordinateur, pour obtenir le résultat final.
Le colosse, un emblème qui prend vie
Le colosse est un infecté iconique de l’univers de The Last of Us. Quatrième stade de l’infection cérébrale par Cordyceps, il est le plus puissant et le plus résistant d’entre eux. Pedro Pascal, Joel dans la série, dit qu’il est pour lui « l’un des monstres les plus effrayants [qu’il] n’ait jamais vus ».
Neil Druckmann explique que l’intégration du colosse dans la saison 1 n’était pas certaine au début. Un jour, Craig l’a appelé en disant « d’accord, et si on faisait le colosse ? ». Le processus créatif autour de cet infecté a débuté assez tôt, en commençant par l’étude des séquences le comprenant dans les jeux. A suivi la création de modèles de référence.
Dès le départ, il a été décidé que le colosse serait en partie filmé de manière réelle, avec un costume. Le modèle virtuel de ce dernier a donc été légèrement ajusté, pour correspondre à l’aspect du costume.
« Quand il est sorti du trou, ce fut un moment incroyable, de voir un personnage aussi emblématique du jeu devenir réalité » confie Jeremy Webb, producteur des épisodes 4 et 5.
Neil Druckmann conclut la vidéo en donnant son ressenti face au travail réalisé sur les infectés.
Je ne sais pas comment décrire ce sentiment, ce sentiment de fierté à propos de la scénographie, de la conception des costumes, de l’apparence des claqueurs, du son des claqueurs… Nous avons travaillé si dur pour nous assurer qu’ils sonnaient exactement comme dans le jeu. Je regarde tout ça et je deviens émotif parce que cela rend justice [au jeu] et plus encore. Il y a quelque chose de vraiment beau et émouvant là-dedans.
Et vous, qu’avez-vous pensé des infectés dans la série The Last of Us (HBO) ? N’hésitez pas à nous le dire en commentaires ! Vous pouvez également suivre Naughty Dog Mag’ sur les réseaux : Twitter, Facebook, Instagram et Discord.
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