The Last of Us HBO | Neil Druckmann défend les différences scénaristiques apportées par la saison 2
La saison 2 de The Last of Us (HBO) a fait l’objet de nombreuses critiques négatives, notamment de la part des joueurs. Pour autant, Neil Druckmann, le créateur originel de la licence qui est également showrunner sur la série, tente d’expliquer sa vision et ses choix dans le podcast Sacred Symbols+.
« Une bonne série, mais une adaptation moyenne ». Cette remarque est souvent revenue de la part de beaucoup de joueurs de The Last of Us Part II. Peut-être en raison de plusieurs libertés scénaristiques prises tout au long de la saison 2 de la série produite par HBO.
Malgré cela, le showrunner Neil Druckmann n’en démord pas et défend son bébé contre les critiques. Dans le podcast Sacred Symbols+, il revient en profondeur sur la philosophie de cette saison 2 de The Last of Us (HBO) et les raisons qui l’ont poussé à faire certains choix.
D’une part, il estime qu’environ deux tiers des personnes ayant regardé la série n’ont jamais joué aux jeux The Last of Us. D’ailleurs, cela a été pour lui un bon moyen de faire découvrir son travail à ses proches : il a ainsi pu parler de l’histoire des jeux avec ses parents et faire découvrir les plateaux de tournage à ses enfants.
Paradoxalement, lors de nombreuses interviews, il a été surpris par le nombre de journalistes cinéma qui connaissaient les jeux. Il confirme d’ailleurs que les ventes de ces derniers ont fortement augmenté avant et pendant la diffusion de chaque saison. Pour lui, cela est dû au fait que l’histoire de The Last of Us Part II est si puissante qu’elle peut convaincre les spectateurs de se lancer dans les jeux vidéo.
Une différence de format pour la série The Last of Us
Nous le savons bien : nous ne consommons pas une série comme nous consommons un jeu vidéo. Ainsi, Neil et l’ensemble de l’équipe de production ont dû faire preuve de flexibilité. Ils sont donc partis du postulat que la série devait contenir des conflits et des mouvements pour ne pas être ennuyeuse. En effet, le jeu pouvait se permettre d’avancer plus lentement dans l’histoire grâce à l’interactivité.
Cette différence explique, en outre, les modifications apportées à la relation entre Dina et Ellie. Dans le jeu, leur relation se concrétise avant un moment pivot et reste relativement statique jusqu’à leur arrivée au théâtre. Malheureusement, cela n’était pas transposable tel quel aux yeux des scénaristes. Neil Druckmann aurait malgré tout aimé intégrer plus de scènes où Ellie (Bella Ramsey) est seule, afin qu’on ressente davantage sa solitude.

Enfin, le format télévisuel a poussé les showrunners à réécrire complètement la chronologie. De ce fait, les motivations d’Abby (Kaitlyn Dever) ont été révélées dès le début, contrairement à The Last of Us Part II. Toutefois, son arc narratif ne pouvait pas tenir sur une saison. Or, ce sont justement ses motivations qui servent de carburant à l’intrigue de la série.
Neil Druckmann a donc pris cette décision, car il a estimé que l’attente entre les saisons 2 et 3 serait trop importante. D’après lui, la différence majeure avec le jeu est que le joueur est stimulé par la montée d’adrénaline. D’autre part, il a le choix du rythme auquel il avance, puisqu’il possède le produit complet.
Une liberté artistique plus grande dans la série HBO
Depuis le début, la chaîne leur a laissé carte blanche. Pour preuve, Neil Druckmann raconte une anecdote rapportée par Casey Bloys, le patron de HBO. Un jour, un agent artistique lui aurait demandé : « Pourquoi tu n’as pas offert 10 millions de dollars à la production pour garder Pedro pascal une saison de plus ? ». Ce à quoi il lui aurait dit qu’il avait préféré respecter le contrat tacite.
Il faut dire que Neil Druckmann avait déjà eu des mauvaises expériences par le passé avec le monde du cinéma. Lors de la production de The Last of Us, un producteur était venu le voir pour discuter d’une adaptation de sa licence. Un projet de film avait alors été entamé, avant d’être annulé.
Selon lui, après avoir montré une démo du jeu, l’agent aurait été très dédaigneux envers l’équipe de Naughty Dog, en considérant le média vidéoludique comme une sous-culture.
Dans un autre registre, il y a eu des modifications qui ont été rendues possibles par les acteurs eux-mêmes. Par exemple, après que Gail (Catherine O’Hara) a giflé Joel (Pedro Pascal) dans l’épisode 6, elle ne devait plus rien dire. Neil Druckmann voulait qu’elle lui crie dessus, mais l’actrice a préféré, à la place, le supplier de partir.

Des approfondissements scénaristiques
La grande nouveauté de la saison 2 de The Last of Us fut, bien sûr, l’exploration de la ville de Jackson. Neil Druckmann voulait encore plus appuyer sur le fait que c’est un lieu utopique au milieu d’un monde apocalyptique. De cette manière, les scénaristes ont pu explorer l’impact qu’avait eu la disparition de certains personnages au sein de la communauté.
D’ailleurs, il indique qu’une séquence sous forme de flashbacks de l’attaque de Jackson avait été envisagée dans le jeu, mais l’idée avait rapidement été abandonnée.

Et vous, pensez-vous que la saison 2 de The Last of Us (HBO) est une adaptation fidèle au jeu ? Quelles sont vos attentes pour la saison 3 ? Échangez avec nous en commentaire ! Enfin, rejoignez-nous sur nos différents réseaux sociaux : YouTube, X (Twitter), Facebook, Instagram et Discord.
PRODUCTION : Naughty Dog, PlayStation Productions
DISTRIBUTION : HBO
DATE DE SORTIE : 2023
NOMBRE DE SAISONS : N.C.
RÉALISATEUR : Kantemir Balagov
PRODUCTEURS : Neil Druckmann, Craig Mazin, Evan Wells, Carolyn Strauss
SCÉNARISTES : Neil Druckmann, Craig Mazin