The Last of Us HBO | Malgré la grève, Craig Mazin est confiant pour la saison 2 grâce au soutien des équipes

Interrogé par The Wrap, Craig Mazin, le prestigieux showrunner de The Last of Us (HBO), revient sur l’impact de la grève des scénaristes et des comédien·nes à Hollywood sur la prochaine saison de sa nouvelle série à succès. Entre décalage du calendrier, soutien entre corps de métier et espoir de ne pas décevoir l’audience, il fait la lumière sur l’était d’esprit dans lequel il travaille actuellement.

Lancée le 2 mai dernier, la grève du syndicat des scénaristes et de celui des acteurs et actrices se poursuit à Hollywood. Au bout de quatre mois, ces professionnels de l’audiovisuel continuent de tenir têtes aux grandes compagnies pour une meilleure reconnaissance salariale et contre une utilisation non-éthique des intelligences artificielles.

Au printemps, l’éclatement de la grève avait mis un véritable coup d’arrêt à la production de la série The Last of Us (HBO). La vice-présidente exécutive de HBO, Francesca Orsi, avait bien essayé de nous rassurer sur l’avancée de l’adaptation du jeu de Naughty Dog. Néanmoins, il faut garder en tête que derrière ces manifestations, il y a des personnes, des équipes, et, inévitablement, des questions financières qui se posent.

C’est à ce propos que Craig Mazin est intervenu fin août dans les colonnes de The Wrap. Bien sûr, il s’investit avec ses collègues scénaristes et comédien·nes dans la grève. Pour autant, le showrunner de The Last of Us n’oublie pas les équipes techniques qui pâtissent de cette production ralentie.

« Ils comprennent parfaitement ce que nous faisons, mais ils en souffrent aussi »

En tant que producteur et showrunner, Craig Mazin est le gouvernail qui veille à ce que le projet d’adaptation de The Last of Us garde le cap. En ce sens, même en période de manifestations pour son corps de métier, il ne rompt pas le contact avec le reste des équipes.

Ainsi, il peut apprécier le soutien et l’unité dont font preuve les personnes impliquées sur la série, même lorsqu’elles ne sont pas directement concernées par les revendications des grévistes. Plus encore, il comprend qu’elles « ne [les] blâment pas pour cette situation ». Mazin rappelle, dans le même temps, que celle-ci est à imputer aux sociétés de production et de distribution de l’audiovisuel.

Il prend à cœur la situation des équipes techniques participant à The Last of Us (HBO). Il se dit même « très déterminé à faire en sorte que le plus grand nombre de personnes possible soient employées ». L’enjeu est, effectivement, de donner du travail à des techniciens et techniciennes alors que le tournage ne peut se poursuivre pour le moment.

Une production qui avance à son rythme

Forte de son succès immédiat, The Last of Us (HBO) s’est rapidement vue renouvelée pour une deuxième saison. Désormais, Craig Mazin et Neil Druckmann, co-créateur de la licence chez Naughty Dog et co-scénariste de la série, doivent plancher sur l’adaptation de The Last of Us Part II, sorti en 2020 sur PS4.

Toutefois, Mazin rappelle à The Wrap qu’il a été décidé, peu de temps avant l’éclatement de la grève, que l’histoire du jeu serait divisé en plusieurs saisons. Grâce à cela, l’écriture du scénario et des scripts a pu démarrer. Ainsi, Mazin confie avoir fini d’écrire le premier épisode de la saison 2. Cela constitue un peu de matière sur laquelle travailler en attendant la reprise normale de la production.

Cela dit, le showrunner ne semble pas s’inquiéter plus que de raison du rythme actuel de la production. De fait, il avait prévenu en juillet dernier que le tournage pourrait être repoussé si la grève s’attardait trop longtemps. Cependant, il n’y aurait pas de retard à déplorer pour le moment.

Comme pour la première saison, la deuxième profitera grandement des décors naturels du Canada. Dès lors, les équipes dépendront des conditions météorologiques. C’est précisément pour cette raison que la production n’avait « pas l’intention de commencer à tourner tout de suite ». Toutefois, Mazin note qu’il ne faudrait pas que les choses s’éternisent encore trop longtemps pour éviter tout report.

Tirer les leçons de la première saison pour la suivante

Outre le calendrier, Mazin évoque le processus créatif mis en place pour cette deuxième saison. Il remarque, à juste titre, que la première a été riche d’enseignements. Il donne comme exemple la cohérence entre effets pratiques et effets spéciaux, qui devrait être renforcée à l’avenir.

On pense évidemment aux infectés lorsqu’il évoque ce point ; il est vrai que si le maquillage et les prothèse donnent à voir des créatures plus vraies que nature en apparence, leur mise en situation pouvait parfois laisser transparaitre leur artificialité.

La trame narrative devrait, elle aussi, sortir enorgueillie de cette première expérience. Mazin affirme que lui et Druckmann sont prêts à « réitérer ce qui a été fait, car ça a fonctionné ». Il entend par là qu’ils adapteront ce qu’ils voudront adapter. En somme, ils n’hésiteront pas à prendre des libertés là où ça leur semblera pertinent.

Bien sûr, il se dit conscient de l’enjeu de cette adaptation au regard de la renommée acquise par The Last of Us Part II, autant si ce n’est plus acclamé que le premier volet. En outre, il bénéficie du soutien de HBO, de quoi jouir de latitudes d’autant plus grandes sur le plan créatif.

Nous nous donnons la place et la liberté de le faire de la manière dont nous pensons que ce devrait être fait.

Tous les éléments-clés de l’histoire seront-ils de la partie ?

Une question taraude évidemment les connaisseurs et connaisseuses de Part II. Le fait est que la première saison de la série emprunte des chemins alternatifs. Dès lors, nous pouvons nous demander si la suite connaîtra exactement les mêmes événements fatidiques.

Soucieux de ne pas vouloir trop en dire, Mazin se contente d’avancer que certaines choses « pourraient advenir ou ne pas advenir ».  Cette nouvelle saison devrait parfois être extrêmement fidèle au jeu et, d’autres fois, prendre des tournures inattendues. HBO nous en a déjà fait la démonstration avec la première saison.

Dans le même temps, il ne semble pas s’inquiéter des débats que la saison 2 pourrait rouvrir. Plusieurs séquences de Part II avaient été fortement rejetées par une petite partie du public en 2020. Néanmoins, Mazin différencie la contrariété des personnes qui n’ont pas apprécié une mise en scène de celle des gens qui n’apprécient simplement pas un choix volontairement contrariant.

Si c’est dérangeant d’une manière réfléchie et pertinente, alors je pense que cela fait partie de l’expérience.

Dès lors, le showrunner paraît prêt à prendre les mêmes risques que Naughty Dog à l’époque. Cependant, il assure que « l’objectif global n’est pas de rendre [le public] malheureux ». Il prend évidemment en exemple le dénouement de l’histoire de Bill et Frank. Celui-ci est plus doux et rempli d’espoir que dans le jeu. Mais alors, Mazion ne nous rassurerait-il pas par rapport aux événements attendus dans la saison 2 ?

Il y a et il devrait toujours y avoir une lumière au bout du tunnel.

L’enjeu premier : Produire une série qualitative

Le calendrier et les soucis d’adaptation ne sont pas les seules contraintes sur un tel projet. De fait, Craig Mazin révèle à The Wrap que son objectif principal est que sa série obtienne une approbation générale. Au regard de l’accueil réservé à la première saison, il se montre relativement confiant pour la suite :

Jusqu’à présent, ce que nous pensons être de qualité semble correspondre à ce que le public pense être de qualité, et c’est tout ce qui m’importe.

Qui plus est, il prend du recul vis-à-vis des commentaires hatifs. Il est bien au courant des réticences initiales d’une part futur public sur les réseaux sociaux vis-à-vis de la distribution. D’aucuns avaient exprimé leur mécontentement face au casting de Pedro Pascal et Bella Ramsey, jugés trop peu ressemblants à Joel et Ellie, les héros de The Last of Us.

Mais, comme le fait remarquer Mazin, ce ne sont pas les a priori qui comptent mais l’opinion construite en visionnant les épisodes. Or, « les chiffres ne mentent pas » en matière d’audimat. Ils ont même largement dépassé les attentes du showrunner et de la production, atteignant des records pour HBO. Même les représentants de Sony ont applaudi cette performance visiblement inattendue !

Désormais, le succès n’est plus qu’à confirmer au sein des institutions. La série The Last of Us a déjà obtenu plusieurs prix. Mais c’est à la prestigieuse cérémonie des Emmy Awards que nous l’attendrons au tournant. Toutefois, elle se démarque d’ores-et-déjà en ayant décroché vingt-quatre nominations. Mazin n’en salue que plus fortement le travail des les personnes ayant contribué et continuant à contribué au projet.

Et vous, à quel point la première saison de The Last of Us (HBO) vous a-t-elle séduit·e ? Vous attendez certainement beaucoup d’attentes pour la prochaine saison. Partagez-les nous en commentaire ! Et pour ne rien manquer de l’actualité des projets de Naughty Dog, suivez-nous sur X (Twitter), Instagram, Facebook, Threads et Discord.